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difficultés dont le Concordat contenait le germe et dont ses négociateurs ne semblent pas avoir aperçu la gravité car ils n’avaient ni les uns ni les autres d’intérêt à les laisser en suspens.

Les armes de l’État.

Représenter l’État comme « désarmé » par le Concordat en face des « empiètements » du clergé a toujours été la grande tactique des anticléricaux. En fait rien de pareil ne s’est jamais produit et on peut dire que sous ce rapport les Articles Organiques ont pourvu abondamment à la défense de l’État. Pourtant comme certaines des mesures usitées telles que « l’appel comme d’abus » ne comportent que des condamnations verbales sans sanctions matérielles, le gouvernement s’est forgé à lui-même une arme singulière dont l’illégalité est flagrante : c’est la suspension de traitement. Il se base pour la légitimer sur le caractère inamovible des fonctions sacerdotales. Il est curieux de remarquer en passant que cette inamovibilité n’a fait l’objet d’aucune discussion lors de la conclusion du Concordat et qu’elle n’est indiquée nulle part. Elle n’en est pas moins admise par l’État