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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1905.djvu/182

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la chronique

radicales quelles qu’elles fussent. À vrai dire, au cours des négociations auxquelles donna lieu la constitution du nouveau cabinet, l’administration des cultes rattachée sous M. Combes au ministère de l’Intérieur en avait été détachée au profit du ministère de l’Instruction publique dont le titulaire déjà désigné était M. Bienvenu Martin, un radical-socialiste. Il y avait là un symptôme mais insuffisant pour rassurer les partisans du Bloc[1]. L’ex-président du Conseil s’était bien, en s’en allant, livré à une extraordinaire manifestation ; arguant d’un vote récemment émis par la Chambre en faveur de sa ligne politique générale (par contre il avait failli à plusieurs reprises durant les derniers mois de son pouvoir être mis en complète minorité) il avait adressé au président de la République une sorte de déclaration dans laquelle, résumant son programme de gouvernement, il affichait la prétention de dicter le leur à ses successeurs. Naturellement la séparation de l’Église et de l’État figurait au premier rang des obligations

  1. Nous rappelons que l’on appelait ainsi le parti artificiel et assez bigarré mais nombreux qui, pendant trois ans, avait soutenu énergiquement et aveuglément la politique aggressive de M. Combes.