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matérielles qu’imposerait à l’Église de France le régime de la séparation. Depuis fort longtemps, il existait un groupe de catholiques qu’hypnotisait l’exemple des États-Unis et qui, sans tenir aucun compte des différences essentielles, souhaitait obstinément de voir la « liberté américaine » prendre la place de l’« asservissement concordataire ». Que leur impatience fût légitimée par les inconvénients certains de ce que nous avons appelé, l’an passé, une « église administrative », il n’en résultait pas que la réalisation de leur désir fut avantageuse aux intérêts religieux. Ils se flattaient de cette espérance que la foi se réveillerait dans les cœurs en proportion des deniers qui manqueraient dans la bourse. Nous sommes convaincus de la justesse de ce calcul tant parce qu’une église persécutée est assurée, en France, des sympathies publiques que parce que la France ne saurait se tenir longtemps à l’écart du mouvement de rénovation religieuse qui s’accentue dans le reste du monde. Mais il s’agit là de lentes évolutions et non pas d’événements rapides. Ceux qui ont escompté pour leur Église « les bienfaits de la pauvreté » risquent de n’en pas voir eux-mêmes les résultats et de traverser, en