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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1905.djvu/48

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la chronique

nous retrouvons l’empereur empressé, à l’occasion du double décès de l’illustre musicien Gounod et du maréchal de Mac-Mahon qui survinrent presque simultanément, à témoigner de ses vives sympathies pour la nation française. L’année suivante, l’assassinat du président Carnot amena de sa part une manifestation plus significative encore. Alors que tous les souverains témoignaient à la veuve de l’illustre victime et au gouvernement de la République une sympathie sincère, le télégramme de Berlin accentua cette note de la façon la plus heureuse. « Digne de son grand nom, disait-il, M. Carnot est mort comme un soldat au champ d’honneur ». C’était un hommage indirect à la Révolution, à cette partie de la Révolution du moins qui commande le respect aux historiens impartiaux mais dont on ne saurait pour cela demander aux empereurs et aux rois de célébrer les exploits. Deux Français qui relevaient des plans de forteresses avaient été peu avant arrêtés et condamnés pour espionnage ; Guillaume ii les grâcia et fit tenir la nouvelle à M. Casimir Périer au moment où le cortège funèbre de son prédécesseur allait se mettre en marche vers Notre-Dame. Le geste n’était pas très heureux mais l’intention