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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1905.djvu/50

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la chronique

avaient accueillies avec une persistante indifférence. Rien n’est moins exact. Cet état de choses amena une détente complète qui se manifesta de la façon la plus claire autour de l’Exposition de 1900. L’Allemagne non seulement y fit grande figure mais y occupa une place prépondérante, on pourrait dire la place centrale. L’empereur s’était occupé lui-même des moindres détails relatifs à la section allemande et avait témoigné du plus vif intérêt pour la réussite de la manifestation. Ses sujets affluèrent à Paris ; ils y trouvèrent en général un accueil extrêmement cordial ; la presse refléta des sentiments inattendus et l’on put croire vraiment qu’une ère nouvelle s’inaugurait. Il est bon de remarquer que des faits précis avaient précédé qui donnaient à la détente son plein caractère en y associant les gouvernements. À l’issue de la guerre sino-japonaise, la France avait coopéré avec la Russie et l’Allemagne pour enlever au Japon les fruits de sa victoire. Ce n’était certes pas une grande habileté de sa part et sa diplomatie eût été mieux inspirée en prenant parti moins ouvertement dans une querelle qui ne l’intéressait pas. L’avenir a prouvé du reste la folie de cet épisode. Mais il n’en résultait pas