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période ne cessait de harceler, à la tribune et dans la presse, le gouvernement afin d’en obtenir des « explications » ; or on n’en pouvait donner car, en les donnant complètes, on eût risqué d’offenser l’Allemagne et en les donnant incomplètes, on lui attribuait le beau rôle dans une affaire où elle avait joué au contraire un rôle détestable et inexcusable. C’est ainsi que fut préparée la lamentable séance de la Chambre des députés du 19 avril, séance qui précipita les événements dans le sens le plus grave.

La séance du 19 avril 1905.

Non qu’il s’y soit dit une seule parole inspirée par d’autres sentiments que le patriotisme sincère mais parce qu’avec une absence de flair politique tout à fait remarquable, pas un des orateurs de nuances diverses qui se succédèrent à la tribune ne manqua de fournir des armes à l’Allemagne et d’en retirer à la France.

Il y avait alors de longs mois que le ministre des Affaires étrangères s’évertuait à engager avec le cabinet de Berlin une conversation décisive et M. Delcassé aurait pu se disculper d’un mot en le