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la chronique

fait qu’aucun armistice n’intervenait entre les belligérants indiquait, de part et d’autre, un désir insuffisant de concorde et d’entente.

La revanche de M. Rouvier.

Les illusions du président du conseil s’évanouirent en quarante-huit heures. Avec l’acuité d’intelligence qui le caractérise, il comprit immédiatement l’état exact des choses et entreprit de réparer son erreur en sauvegardant de son mieux les intérêts dont il avait désormais la charge. Il n’avait pris d’abord le portefeuille des Affaires étrangères qu’à titre intérimaire. Il résolut de le garder et se choisit un remplaçant aux finances. Un échange officiel de notes commença entre les cabinets de Paris et de Berlin, le premier insistant pour obtenir des éclaircissements sur l’action de l’Allemagne à la conférence, le second réclamant de la France la promesse préalable de s’y rendre. À Berlin, le chancelier insistait auprès de M. Bihourd entremêlant curieusement les menaces et les promesses ; la résistance du gouvernement français, disait-il, constituait pour lui « une surprise et une déception » et il lui paraissait