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de france

tout à fait indispensable de ne pas laisser traîner une question « mauvaise, très mauvaise » et de ne pas s’attarder sur un chemin « bordé de précipices et même d’abîmes ». Par contre, il laissait entrevoir une attitude « très satisfaisante » de la diplomatie impériale, une fois la conférence acceptée, et allait jusqu’à dire que si l’organisation qui serait tentée au Maroc par l’effort concerté des puissances échouait, la France pourrait alors « assumer le rôle qu’elle souhaite ». Paroles en l’air qui perdent de leur valeur si l’on tient compte de cette superficialité et de cette indolence que le précédent chancelier, le prince de Hohenlohe, considérait, dit-on, comme les défauts prédominants de M. de Bulow en qui il s’inquiétait de pressentir un successeur incapable de « donner au bon moment les conseils de sagesse nécessaires. »

M. Rouvier ne céda pas et bien lui en prit. Il avait maintenant toute la France derrière lui et se sentait pleinement d’accord avec le gros de l’opinion. Celle-ci, longtemps égarée, reprenait de jour en jour conscience de ses devoirs. L’on s’apercevait à Berlin que la France n’était ni aussi affaiblie à l’intérieur, ni aussi désorientée qu’on se l’était