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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/112

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la chronique

et voici pourquoi. Lors de l’alerte marocaine on s’aperçut que, depuis deux ans, les ministres chargés de la défense nationale, à savoir le général André et M. Camille Pelletan, avaient laissé les places fortes se dégarnir et les approvisionnements s’épuiser dans la confiance béate où les plongeait leur pacifisme obstiné ; il fallut de ce chef dépenser 193 millions et les dépenser secrètement. Ce sont ces 193 millions dont nous parlions tout à l’heure et que M. Poincaré inséra au budget de 1907. Il n’est que juste de les répartir rétrospectivement entre les trois budgets dans lesquels ils auraient dû figurer à raison d’un tiers ou 64 millions par année. Dès lors les années 1903 et 1905 présentent des déficits et 1904 reste seule en excédent pour une somme de 18 millions.

Il est indispensable de noter, si l’on veut se faire une idée exacte de la situation, certains allégements ou bénéfices qui ont concouru exceptionnellement à l’accroissement des recettes. D’abord, les années 1883, 1894 et 1902 ont vu les conversions successives en 4 et demi, puis en 3 et demi, enfin en 3 pour 100 de la dette de 6 milliards contractée après la guerre de 1870 au taux de 5 pour cent. Un boni total d’environ 136 millions