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la chronique

il n’y avait pas manqué ; la réorganisation administrative de la France lui semblait propre à libérer des sommes considérables. En ces dernières années, l’opinion avait été souvent bercée de l’illusion que l’Europe occidentale marchait tout au moins au désarmement ; ainsi disparaissaient peu à peu les charges énormes que la préparation de la guerre fait peser sur les budgets actuels. Mais depuis l’affaire du Maroc, ces séduisantes perspectives se sont évanouies ; il faudra donc bien en revenir, si l’on désire un allégement véritable, à le chercher du côté des réformes administratives. M. Poincaré toutefois n’avait pas cru pouvoir aborder à cette rive escarpée.

Après lui on mit résolument le cap sur l’impôt global et progressif. Ce serait la grande réforme de 1907. En attendant, M. Caillaux, redevenu ministre des Finances, poste qu’il avait occupé précédemment sans s’y tailler une bien belle renommée, prépara hâtivement à l’aide d’expédients et de trucages un budget susceptible d’être voté rapidement. On ne réussit pas pourtant à éviter les douzièmes provisoires et M. Clemenceau en prit tranquillement son parti. Il consola les ardents avec un projet concernant les