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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/139

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de france

soustraits de droit à la protection de leurs consuls. Naturellement le traité de 1885 ne produisit aucun résultat ; la longanimité de la France avait beaucoup contribué à empirer le mal. Le corps diplomatique de Caracas se vit assaillir de plaintes grandissantes provenant des Européens de toutes nationalités. En 1893, les ministres d’Espagne, de Belgique et d’Allemagne (ce dernier agissant aussi comme chargé provisoirement des intérêts anglais et néerlandais) se réunirent chez leur doyen, le ministre de France. De cette délibération sortit un mémoire secret qui, résumant l’intolérable situation faite par le gouvernement Vénézuelien aux résidents étrangers, concluait à une action collective des puissances sous forme de commission internationale appelée à statuer sur les réclamations. Les chancelleries auxquelles ce mémoire fut adressé n’apportèrent sans doute qu’un zèle médiocre — et en tous cas, ne réussirent pas — à y donner suite. Mais l’une d’elles commit cet impair de livrer le document au public. Il parut inintentionnellement dans un Livre vert italien. À Caracas où sept révolutions allaient se succéder dans l’espace de quelques ans, l’incident sembla providentiel au point de vue de la diversion qu’il