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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/140

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la chronique

pouvait fournir à un gouvernement aux abois. Le président, feignant une grande indignation, fit tout simplement remettre leurs passeports aux ministres de France et de Belgique seuls signataires du mémoire en ce moment présents à leur poste.

Si le gouvernement avait alors envoyé une division navale porter un ultimatum énergique, il est probable que beaucoup d’ennuis eussent été évités non seulement à l’Europe mais au Vénézuela lui-même. On attendit. Les autorités vénézueliennes n’avaient garde de faire un pas pour renouer des relations qu’il était avantageux de rompre à si bon marché et de maintenir en état de rupture le plus longtemps possible, car cela permettait de manquer à tous les engagements antérieurs. Heureusement, une loi française de 1900 relative au régime douanier des denrées coloniales se trouva frapper les cafés vénézuéliens, par le seul fait de la rupture, d’un droit maximum dont les négociants de Hambourg profitèrent pour faire tomber les prix. Castro se vit dans l’obligation de céder et signa le protocole de 1902 par lequel il donnait à la France quelques satisfactions illusoires dont celle-ci commit la