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répétés par les gens du Makhzen et démentis par le ministre de France, ce qui en infirmait doublement la valeur.

La seule pièce intéressante était un mémoire dans lequel le comte de Tattenbach résumait les réformes que M. Saint-René Taillandier avait présentées au Sultan comme propres à restaurer l’ordre et la prospérité dans son empire et répondant en même temps aux vœux de la France. Or, pas une de ces réformes n’indiquait, de la part du gouvernement de la République, l’arrière-pensée d’une annexion quelconque ni même l’intention de créer à son profit un régime définitif. Ce n’est pas avec quelques douzaines d’officiers instructeurs qu’on met la main sur un ensemble de rouages aussi compliqués que ceux dont se compose l’administration marocaine. On devait du reste avoir la surprise d’entendre à la Conférence les représentants d’Abdul Azis développer comme agréable à leur souverain un programme de réformes presque exactement semblable à celui qu’avait présenté, quelques mois plus tôt, le ministre de France et que le Makhzen s’était empressé de déclarer attentatoire à la dignité et à l’indépendance du Maroc.