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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/151

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de france

locales, sans le concours ni même les encouragements du gouvernement. Le fait est instructif et nouveau. Pour bien apercevoir quels ont été, en France, les progrès de l’esprit de centralisation, il suffit de se reporter, par la pensée, aux années les plus brillantes du second empire et on se rend compte que, si même les pouvoirs publics l’eussent désiré, rien d’analogue n’aurait pu être tenté alors, tant les ressorts provinciaux étaient détendus, tant dans le corps national, selon un mot terrible mais justifié, les « extrémités étaient froides ». Elles se sont depuis lors singulièrement réchauffées et c’est ainsi que des hommes éminents et zélés comme M. le docteur Heckel, directeur de l’Institut colonial de Marseille et M. Charles Roux, ancien député et président de la Compagnie Transatlantique, ont trouvé, pour seconder leur initiative, tout un chapelet de bonnes volontés éclairées et agissantes. Il est juste d’ajouter qu’à faire cette exposition Marseille avait un intérêt direct et, pour discret qu’en ait paru l’aveu, il ne s’en exprimait pas moins de manière assez visible dans l’arrangement des choses. Les Marseillais, conviant le jeune empire colonial français à se faire admirer dans l’enceinte