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de france

leur fournit un moyen de rendre plus efficaces encore et plus étroits les liens unissant leurs intérêts à ceux des colonies. En se présentant comme les agents principaux du mouvement néo-colonial en France, ils avaient toute chance de bénéficier plus puissamment des progrès prochains.

Les colonies n’eurent garde de se formaliser de ce petit calcul, d’ailleurs très légitime, et elles firent bien. M. Jonnart, M. Pichon, M. Roume pour l’Afrique — le général Gallieni, M. Augagneur, pour Madagascar — M. Beau, pour l’Indo-Chine, prêtèrent à l’entreprise un concours empressé. Après tout, n’était-ce pas la première fois que s’organisait, en France, une pareille manifestation en l’honneur des colonies ? Jusque-là — politique absurde, du reste — on ne les avait admises aux expositions qu’en annexe et par manière d’amusement surtout. À elles était confié le soin d’égayer les visiteurs au sortir des galeries sérieuses par l’attraction de danses hiératiques ou d’un exotisme culinaire ou théâtral. Cette fois-ci, elles allaient former le centre du tableau et c’était bien le moins qu’on admit la cité qui faisait les frais du cadre à en tirer pour elle-même quelque avantage.