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respectifs. Presque tous ceux qui l’ont tenté n’ont abouti qu’à d’inexprimables bizarreries et à des laideurs recherchées. Au contraire, l’Algérie et le Tonkin, la Cochinchine et le Dahomey n’ont pas de peine à dresser des façades où s’expriment les longues hérédités de leur passé en même temps que s’évoquent les particularités bien tranchées de sols et de climats différents des nôtres.

Mais à Marseille le soin de la beauté ne nuisit en rien à la préoccupation pédagogique. « Il n’est pas un pavillon, a écrit M. René Pinon pour la Revue des Deux Mondes qui ne montre, peinte en grosses lettres sur ses murs, une série de chiffres ou de dessins permettant d’apercevoir d’un coup d’œil les dimensions et la population de la colonie, le développement des différentes branches de son commerce, les progrès de la colonisation, de l’industrie, de la navigation. L’on emporte ainsi d’une simple promenade à travers les palais et les pavillons une impression beaucoup plus nette que celle que laisserait l’entassement, si prodigieux soit-il, des richesses coloniales. Le visiteur peut oublier les chiffres, il garde le souvenir des proportions, il prend conscience du magnifique essor des colonies françaises. » Le caractère didactique de