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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/160

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la chronique

de Beniowski et de Laborde à Madagascar car ils établissent la continuité des titres anciens possédés par la France sur ces distantes contrées mais ce n’est pas une raison pour dissimuler l’énergie de son intervention lorsque, tournée définitivement vers les entreprises coloniales, elle voulut détenir de façon effective et faire prospérer les pays sur lesquels le passé lui avait institué certains droits. La catastrophe terrible de 1870 fit passer sur toute une époque une humiliation de défaite contre laquelle la vitalité nationale tout entière tenta de réagir par l’ardeur et l’intensité du travail. On eut bien surpris les Français de 1875, à quelque parti qu’ils appartinssent, en leur disant, que trente ans plus tard, ils s’appliqueraient à dissimuler les victoires remportées par eux dans l’intervalle. Et de fait, ces victoires ont été si bien dissimulées que c’est à peine si les écoliers en savent le nom. L’une d’elles pourtant est considérée à juste titre par tous les hommes de guerre comme l’un des faits d’armes les plus extraordinaires et les plus remarquables des temps modernes. Il n’est pas un peuple au monde qui, possédant à son actif la fameuse descente de la rivière Min et la destruction de l’arsenal