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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/166

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la chronique

La République impériale.

Un des visiteurs les plus acclamés de l’exposition de Marseille a été le nouveau souverain du Cambodge, le roi Sisowath. Après les Marseillais, les Parisiens se sont beaucoup amusés de sa présence, de ses beaux costumes et de son corps de ballet. Sisowath a été si bien fêté partout où il a passé qu’il a pu se croire l’homme le plus populaire de France. Aussi est-il reparti enchanté et a-t-il remporté chez lui, avec l’impression de la puissance française, la certitude des bons sentiments dont on était animé à son égard et à l’égard de son pays. C’est là, semble-t-il, un double résultat qui n’est pas à dédaigner. Ce voyage, bien entendu, n’a pas été approuvé par tout le monde et certains fonctionnaires, imbus des anciens errements, ne s’étaient pas fait faute de le déconseiller. Ils auraient admis la venue de Sisowath en France s’ils avaient été assurés qu’on l’y recevrait durement et qu’on ne cesserait de faire défiler devant ses yeux le plus de canons possible mais ils devinaient bien que l’accueil serait extrêmement cordial et ils pensaient qu’au retour le monarque et ses ministres obéiraient moins