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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/191

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de france

aussi chacun de ses actes publics ou de ses gestes, ce simple fait permet d’apprécier la complexité de sa nature.

Il va de soi que ce contact avec l’Allemagne ne fit que développer le sentiment musical inné en lui. Grand admirateur de Wagner, il établit dans sa pensée, comme l’avait fait le maître, d’intimes rapprochements entre l’harmonie des sens et celle des idées au point, disait-il lui même « de comparer l’architecture de certains morceaux symphoniques et de certains monuments de la langue et de l’esprit français : l’architecture des pensées de Pascal par exemple et celle du prélude de Tristan et Yseult ». — « Je poursuis, ajoutait-il, la naissance des thèmes, l’enchaînement des idées, leur développement et leur assemblage vers une structure puissante. » Sorel, on le voit était par excellence un éclectique mais un éclectique agissant ; il avait suivi des cours à l’École des Chartes et fait des études de droit. Des travaux si divers et des tendances si opposées auraient facilement conduit au dilettantisme. C’est ici qu’intervenaient la vieille influence de race, le sang normand poussant au travail pratique, au résultat tangible ; de la sorte la complexité même de sa nature mentale