était plus aventureuse et plus variée. Il repassa donc l’océan pour ne plus revenir. Sa carrière, du reste, n’y perdit rien ; elle fut bien remplie. Il la couronna en gouvernant Montréal et en exerçant par intérim de 1725 à 1726 les hautes fonctions de gouverneur général du Canada.
La génération suivante est curieuse à observer. Les balles des Anglais et les tomahawks des Indiens ont fait des coupes réglées dans les rangs des fils de Charles Le Moyne et continuent de décimer ses petit-fils. L’un a été tué en défendant Québec dont il dirigeait l’artillerie ; un autre est mort à 25 ans dans un combat contre les Iroquois ; un autre encore a été blessé mortellement à 18 ans à la prise du fort Bourbon ; un quatrième a succombé à 20 ans en Louisiane ; un cinquième qui commandait un brigantin sur le Mississipi a été — ô ironie du sort — pris pour un Anglais par des sauvages amis de la France et massacré comme tel. Par contre, l’unique héritier de Jean-Baptiste Le Moyne de Martigny a fait un établissement