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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/23

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de france

déclaré à nouveau contre l’action française au Maroc ; mais il avait parlé seul et le sentiment général s’était manifesté d’une façon non équivoque en faveur de M. Rouvier qui, dédaigneusement, avait déclaré s’en tenir à ses précédentes explications et n’avoir rien à ajouter. Une série d’articles de M. de Lanessan plutôt favorables à la thèse allemande n’avait point trouvé d’écho dans l’opinion. La France, sans se départir de son calme, demeurait remarquablement ferme sur le terrain adopté par elle et dont il était visible qu’on n’arriverait pas à la faire sortir. Son attitude continuait d’avoir l’approbation de tous les peuples.

On arriva ainsi au début de mars. Les questions secondaires étaient réglées mais restaient celles de la police et de la banque, le nœud de toute l’affaire et la pierre d’achoppement probable de toute entente. Non qu’on n’en eut déjà longuement parlé. La France avait même consenti à partager avec l’Espagne cette organisation de la police marocaine qu’elle avait d’abord entendu se réserver à elle seule et pour laquelle, depuis la convocation de la Conférence, on savait qu’elle se proposait d’obtenir de l’Europe un mandat exclusif. Dès le 20 février, l’Allemagne avait fait con-