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la chronique

Le résultat du duel.

Si nous ne poussons pas plus loin l’analyse de l’accord par lequel prit fin la conférence d’Algésiras, c’est qu’à notre avis cet accord n’a d’intérêt qu’en ce qui concerne le conflit franco-allemand auquel il a mis fin. En ce qui concerne le Maroc lui-même, il n’y a rien de fait. Tout dépendra de l’accueil mental que réservera le Sultan aux arrangements intervenus, de la façon dont le Makhzen se prêtera à la mise en pratique desdits arrangements, enfin de l’esprit de suite et de décision qu’apporteront les puissances européennes à en assurer l’exécution. Il se peut qu’il y ait là pour le Maroc le point de départ d’une ère nouvelle ; il se peut également que rien ne soit changé à l’état présent des choses. C’est une alternative que le temps seul peut résoudre. Il en va autrement des rapports franco-allemands. La détente a été obtenue ; c’est un fait patent. Reste à savoir si elle l’a été dans des conditions qui la rendent durable. Dans un de ses bons jours, le prince de Bulow avait déclaré qu’il ne devrait y avoir à Algésiras « ni vainqueurs, ni vaincus. » C’était un peu difficile mais le propos n’en était