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la chronique

le détail de la politique les impulsions populaires et les courants du jour et persuadés qu’en le faisant ils consolideraient, bien loin de l’ébranler, le gouvernement de leur choix. Il faut reconnaître que les opportunistes ont été en effet les plus habiles artisans de la solidité républicaine. Quant à M. Paul Doumer, le radicalisme n’est plus guère pour lui qu’une étiquette. On ne saurait lui reprocher ni de chercher à rester fidèle à ses convictions d’antan ni d’éprouver quelque peine à y parvenir. Un radical qui se trouve tout à coup transporté en Indo-Chine pour y conduire de grands labeurs et y assumer de lourdes responsabilités ne saurait demeurer en complète communion de sentiments avec les électeurs de sa circonscription métropolitaine. Sur une foule de sujets ses opinions s’élargissent faisant éclater le moule des formules et des préjugés.

Si atténué qu’il fût par l’évolution mentale des deux candidats, le contraste entre les candidatures de MM. Fallières et Doumer n’en était pas moins étrange, car la première se trouvait avoir groupé la presque totalité du « bloc » tel qu’il existait aux beaux jours du cabinet Combes et la seconde réunissait l’ensemble des sympathies réactionnai-