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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/45

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de france

Pelletan affectaient de couvrir M. Fallières ne laissaient pas que d’inspirer une certaine inquiétude aux partisans de ce dernier.

Après qu’il eût pris possession de ses fonctions, le nouvel élu adressa suivant l’usage un message inaugural aux membres du Parlement. Il y formulait en ces termes la façon dont il en comprenait l’exercice. « Pour faciliter ma tâche, disait-il, je fais appel au concours de tous les républicains, n’oubliant pas d’ailleurs que, si l’on gouverne avec les hommes de son parti, c’est dans l’intérêt supérieur de la nation et que l’on doit à tous sans distinction d’origine ou de foi politique, la protection de tous les droits et la garantie de toutes les libertés ». Cette déclaration bien intentionnée recueillit l’approbation générale. On négligea de s’apercevoir d’une évolution manifeste qu’elle accusait dans la conception de leur rôle professé jusqu’ici par les titulaires de la présidence. Aucun d’eux n’avait parlé de « gouverner avec les hommes de son parti. ». Une semblable expression aurait paru sous leur plume impropre et choquante. M. Carnot en devenant chef de l’État avait tenu un langage tout opposé. Il s’était proclamé « l’arbitre des