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trouvait être l’un des plus compacts, sinon des plus homogènes, qu’ait connus la République. Il se distinguait audacieusement par la séparation d’avec les socialistes ; seul M. Briand appartenait à une des ailes de ce parti, mais nominalement et sans regarder à s’en séparer à l’occasion. C’était donc l’entrée en fonctions d’un gouvernement résolu à se passer des votes socialistes, le premier de son espèce depuis la chute du cabinet Dupuy en juin 1899 ; on attendit avec curiosité le texte de la déclaration ministérielle. Il apporta la confirmation de l’impression première. Les poursuites engagées contre les organisateurs de la récente propagande antimilitariste seraient-elles maintenues ? Sur la session de l’opinion justement émue d’une telle propagande encore que les résultats en eussent été médiocres, les socialistes n’avaient pas trop véhémentement protesté contre les poursuites. Par contre, ils s’étaient rattrapés sur la question de l’autorisation des syndicats des fonctionnaires et de la reconnaissance de leur droit de grève et, sur ce point, le précédent cabinet n’avait pas osé prendre délibérément position. Or les poursuites furent maintenues et le droit de grève refusé aux fonctionnaires ; une majorité de