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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/64

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la chronique

générale, au bout de longs jours, quand tout espoir de salut semblait perdu, on vit paraître des « rescapés » mourants de faim et de fatigue et que les sauveteurs n’avaient point vus ou pu sauver. Les directeurs et les ingénieurs complètement affolés avaient-ils donc tenté de préserver du feu une partie des galeries en risquant d’y murer des vivants ? La Chambre traduisit le sentiment national en approuvant à la presque unanimité les déclarations du gouvernement et sa promesse d’une enquête sévère sur les agissements de la compagnie.

Il est tout simple que de pareils événements aient provoqué des troubles. On eut ce tort de les laisser s’étendre. Çà et là, même hors de la région minière, de véritables jacqueries se produisirent dont la répression fut lente et anodine. M. Clemenceau s’en alla, de son air moitié résolu, moitié blagueur, trouver les grévistes, seul, les mains dans ses poches. Ils relevaient de deux syndicats différents : le grand et le petit. Le grand, plus ancien et plus solide, était présidé par M. Basly, ex-agitateur devenu député et dont le succès avait tempéré les ardeurs révolutionnaires. Le petit, aussi audacieux que récent, se trouvait aux mains