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constituaient ce bloc y adhéraient par résignation mais cela n’en diminuait point la solidité. D’autre part la session des conseils généraux se passa dans le calme le plus parfait, comme si l’opinion en général prétendait ignorer la querelle. Le gouvernement fort embarrassé se donnait une contenance en promettant « l’application intégrale de la loi », ce qui était une fanfaronnade enfantine, car comment pourrait-on appliquer la loi puisque les catholiques se refusaient à constituer les associations cultuelles qui en formaient le pivot ? Parfois des paroles de menaces échappaient à M. Clemenceau. C’est ainsi que, pendant la tournée oratoire accomplie par lui peu avant la chute du ministère Sarrien, il avait indiqué qu’au besoin les évêques et les prêtres, s’ils se rebellaient, pourraient être considérés par le gouvernement français comme des « fonctionnaires de l’étranger » et traités comme tels. Expression véritablement absurde et indigne d’un homme d’État et d’un homme d’esprit. Alors que la République avait précisément commis cette faute initiale de ne pas vouloir traiter le Pape comme un souverain et le Saint-Siège comme un gouvernement, pouvait-on rien rêver de plus ridicule que la qualification de