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Page:Pierre de Coubertin - Education en Angleterre, 1888.djvu/13

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introduction

excuse ! L’éducation est avant tout l’art de faire des hommes. Est-ce que les hommes ne sont pas partout les mêmes ! Est-ce qu’ils n’ont pas tous un corps qu’il faut fortifier et un caractère qu’il faut former ?

Ce que j’admire aussi, il est vrai, chez nos voisins, c’est qu’ils sont restés fidèles à leurs traditions, qu’ils les comprennent et en préparent le respect dans les générations futures. Il peut arriver au contraire que, trompé, égaré, obéissant aveuglément à quelque courant d’idées fausses, un peuple méconnaisse sa nature, sa destinée, ses instincts, ses besoins et qu’il élève ses fils dans une voie contraire à leur caractère et aux qualités de leur race. Je crois que c’est assez le cas pour nous et que l’éducation française n’est pas l’art de faire des Français ; en tout cas, ce n’est pas l’art de faire des hommes, car les hommes ne se composent pas seulement d’une intelligence, et nous agissons comme si tel était le cas.

Les Anglais ont évité cet écueil.

Instruire n’est pas élever. « Entre l’instruction, qui donne des connaissances, pourvoit l’esprit et fait des savants, et l’éducation, qui