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l’éducation en angleterre

développe les facultés, élève l’âme et fait des hommes, il y a une différence profonde. » — Cela pourrait passer pour une vérité de La Palisse, si de nos jours en France une déplorable confusion ne s’était établie entre ces deux notions. On a pu le dire hier, on peut encore mieux le répéter aujourd’hui : l’instruction est tout ; l’éducation, rien.

Les lignes que je viens de rappeler ont été écrites par Mgr Dupanloup. Guizot, qui n’a pas moins de droits à une citation quand il s’agit d’éducation, a dit quelque part : « Il n’y a pas de liberté pour les enfants, s’ils ne sont pas un peu seuls et livrés à eux-mêmes. » Montaigne a donné ce précepte : « Pour leur roidir l’âme, il faut leur durcir les muscles. » Et Jean-Jacques Rousseau, cet axiome : « Plus le corps est faible, plus il commande ; plus il est fort, plus il obéit. »

Ces quatre extraits de quatre auteurs français m’ont paru résumer à merveille, d’une façon claire et complète, l’esprit de l’éducation anglaise.

Lecteur, j’ai fait presque une préface, et je m’en excuse.… Mais c’est votre faute.