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à travers les public schools

tannique qui tourne tout autour du globe, c’est oublier la communauté d’idées et de sentiments qui réunit comme par un fil invisible tous les Anglais semés à sa surface, c’est oublier la récente manifestation du Jubilé si imposante par son caractère d’unanimité, c’est oublier enfin toutes les fortunes particulières qui ont été dépensées pour donner à l’Angleterre le Premier rang même dans des choses en apparence futiles ; et surtout l’initiative privée avec ses innombrables fondations de tous genres, les corps de volontaires qu’elle a organisés et la flotte qu’elle avait même tenté d’armer.

Ce patriotisme-là, on ne l’enseigne pas au collège ; il semble inné chez tout Anglais avec la fierté un peu dédaigneuse de sa race ; et il est contenu tout entier dans un chant qui est une véritable profession de foi nationale et que l’on entonne en toute circonstance dès qu’il y a le moindre prétexte de rendre un hommage, même indirect, à l’Angleterre. Je renonce à compter combien de fois je l’ai entendu, ce God Save the Queen ; mais en deux circonstances il m’a permis de me rendre