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l’éducation en angleterre

leurs collèges comme des pis-aller (que penseraient-ils des nôtres ?), voudraient prolonger le plus possible cette période pendant laquelle parents et enfants sont réunis au même foyer ; c’est alors que les liens de famille se forment avec une telle force qu’ils peuvent ensuite traverser toute l’existence. Ceux qu’ils ont unis se dissémineront sur toutes les routes, pour ne se retrouver qu’à de rares intervalles ; mais ils emporteront au fond de leur mémoire l’image profondément gravée du « home ». — Ne remarque-t-on pas souvent l’apparent contraste qu’il y a entre ce « sweet home », dont le nom revient toujours sur les lèvres britanniques, et ces vies lointaines, nomades, indépendantes au dernier degré, qui semblent devoir convenir à des gens sans patrie, sans clocher, sans famille ?

Les parents ont donc le désir que la période passée par leurs fils dans le « home » soit assez longue et assez importante pour fixer leurs souvenirs ; et quand ils se décident à se séparer d’eux, c’est avec la condition que trois fois par an, à Noël, à Pâques et en été, on se retrouvera au grand complet pour un bon