sités et les jeunes sont venus, ardents, enthousiastes, comprenant que l’avenir de l’œuvre dépendait du début et se rendant parfaitement compte, comme l’a écrit l’un d’eux, qu’on ne leur demandait pas tant d’accomplir une certaine besogne que de vivre un certain genre de vie. L’expérience a pour but de montrer ce que peut produire le « fellow service » entre concitoyens. Loin de la désirer, on redoute l’ingérence de l’État et on fait peu de cas de ces convulsions philanthropiques qui agitent à intervalles réglés l’opinion publique, donnant lieu chaque fois à une croisade aussi éphémère que soudaine. Non, une telle œuvre, l’État l’engourdirait s’il y touchait. Il faut l’élasticité, l’émulation, le sacrifice pour la faire prospérer.
Le fait est qu’une certaine dose de dévouement est nécessaire à ces jeunes gens qui ajoutent à leur stage universitaire un nouveau stage de deux ou trois ans ; ce qui retarde d’autant leur entrée dans les carrières fructueuses sans leur assurer en retour le moindre avantage pécuniaire. On pourrait ajouter que la vie est un peu triste pour eux dans cet