Dans les rares occasions où j’ai vu des collégiens français laissés libres de se grouper pour un jeu quelconque, j’ai toujours remarqué l’ardeur qu’ils y apportaient, ils n’eussent pas été si empressés autrement ; mais cette ombre d’association, cette autonomie, ce trésorier nommé pour recevoir de minimes cotisations destinées à assurer le fonctionnement ou l’achat des objets nécessaires, tout cela redoublait leur zèle, en même temps que naissait l’émulation toujours plus facile à activer entre groupes qu’entre individus. Ces deux particularités, variété et liberté, se retrouvent partout dans les jeux anglais. Quant à l’encouragement à donner aux jeux, ce n’est pas assez qu’il vienne des maîtres. En Angleterre il vient du public tout entier ; comment de jeunes garçons ne se prendraient-ils pas d’enthousiasme pour des concours auxquels des hommes faits, instruits et intelligents se montrent prêts à prendre part ? L’opinion était restée froide à cet égard chez nous ; mais un changement indéniable s’opère et les exercices du corps deviennent en honneur. On a établi des concours d’escrime et de gymnas-