Sur l’eau, un envahissement de bois vernis : périssoires légères, lourds chalands que l’on meut avec des perches, embarcations pour vieilles ladies, tout cela s’agite confusément, et, quand le signal se fait entendre au loin, un grand remue-ménage s’opère. On se serre contre les berges et l’on s’attache les uns aux autres pour ne pas dériver. Quelques pagayeurs circulent encore en quête d’un voisinage agréable, ainsi qu’un infortuné professeur qui cherche une place et fait force de rames pour arracher sa nombreuse famille au plongeon qui la menace, au cas où elle se trouverait sur le passage de la course… La piste est libre à présent et bientôt paraissent les bateaux, longs insectes courant sur l’eau avec leurs huit pattes qui en éclaboussent à peine la surface. Derrière eux, la cohue se reforme instantanément, et voilà tout à coup les avirons qui se lèvent, en même temps qu’une acclamation retentit à l’ouïe des noms des vainqueurs.
Un peu plus tard, la longue rue d’Eton est balayée par un tourbillon humain ; les bras et les jambes sont à tel point enchevêtrés qu’on ne voit pas comment chacun pourra recon-