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Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/11

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le roman d’un rallié

tés de la rivière Charles et les échancrures verdoyantes de la Baie ; puis encore le Niagara avec son tonnerre, ses trombes de poussière liquide et l’affolement grandiose de ses rapides. Il lui avait raconté les maisons à quatorze étages de Chicago, les rives boueuses du Mississipi, la tristesse des cités de l’ouest, la première apparition des lianes, des cotonniers et des bananes, le luxe des Pullman Cars et les familiarités des serviteurs nègres ; il avait insisté longuement sur le pittoresque de Québec et les charmes de la Louisiane parce que la vieille cité Canadienne renferme le monument de Montcalm et que le grand État du sud porte le nom d’un roi de France ; elle lui en avait su gré. Bref, ce voyage qu’elle avait redouté tout d’abord, s’accomplissait sans secousses, sans incidents, sans aventures d’aucune sorte..… La marquise de Crussène avait dès lors retrouvé sa sérénité d’esprit. L’absence du fils unique qu’elle avait élevé à elle seule et dont les vingt-quatre ans égayaient son veuvage, lui pesait sans doute. Mais bientôt il serait de retour, reprendrait sa place au foyer et la marquise n’aurait plus de