Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
217
le roman d’un rallié

pas grand chose contre la République : elle peut beaucoup pour vous. Elle seule fécondera vos projets. Et puis, vous n’y resterez pas dans l’opposition. Vous n’avez ni ses idées, ni ses passions ; vous êtes un indépendant. Alors, pourquoi arborer ses couleurs pour les répudier après ? C’est toujours une chose grave qu’un changement de drapeau.… » Il se fit un peu de bruit à l’autre bout du corridor. Éliane revint précipitamment vers sa chambre, située au centre près du grand escalier, dont la cage faisait une trouée de lumière dans l’obscurité du premier étage. Elle s’accouda à la rampe et regarda en bas : personne dans le vestibule. Elle descendit et entra dans le grand salon. La marquise et la comtesse d’Halluin brodaient. M. d’Halluin lisait à haute voix les mémoires du général de Marbot. Éliane s’assit et s’efforça de prêter attention à la lecture, mais elle n’y réussit point ; au bout d’un quart d’heure, la marquise qui la regardait à la dérobée, interrompit le comte. « Éliane dit-elle, vous m’inquiétez. Qu’avez-vous ? Est-ce votre migraine d’hier qui vous reprend ? » — « Oui, Madame,