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Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/27

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le roman d’un rallié

tre la rapacité des voisins. Les colons de Washington étaient riches et se piquaient de belles manières ; ils se partagèrent posément le sol de K. Street et des rues avoisinantes et surveillèrent avec soin la construction de leurs pénates fantaisistes.

La première fois qu’Étienne de Crussène avait descendu K. Street, il s’était amusé des renseignements que lui donnait son compagnon : cette façade gothique avec ses tourelles et ses fenêtres à meneaux, c’était l’hôtel d’un Philadelphien enrichi dans le commerce et grand bibliophile ; le dessin de ces chapiteaux et de ces cannelures avait été levé à Rome pour satisfaire un natif de Buffalo, ex-ministre des États-Unis en Italie et possesseur de tout un quartier de Pittsburg ; cet autre, originaire de l’Illinois, avait rapporté de Nuremberg le goût des hauts pignons et des bois sculptés ; et celui-ci avait voulu, autour de lui, la délicate ornementation et les enroulements mièvres de la Renaissance. Étienne se rappelait encore sa surprise en constatant que le numéro 1310 était devant lui ; il pensait en avoir pour trois