Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
le roman d’un rallié

des légations mais pour les fonctionnaires, les sénateurs et représentants, forcés d’y séjourner. Les temps ont changé ! Qui donc s’avisa le premier de la beauté du site ? Qui osa le premier, sans en avoir l’obligation, se faire Washingtonien ? Il faudrait retrouver le nom du hardi et ingénieux citoyen et lui dresser une de ces statues de bronze au socle de marbre rouge qui font si bon effet, entourées de parterres fleuris, dans les nombreux squares de la cité fédérale. En tous cas, son exemple fut suivi et, de tous les états de l’Union, on afflua sur Washington. Ce ne fut pas un boom. Cela n’eut rien de la course au clocher qui se produit lorsqu’un décret présidentiel ouvre à la colonisation quelque partie de ces territoires, jadis garantis aux Peaux Rouges, et dont les malheureux se virent chassés peu à peu par l’invasion blanche. On n’eût pas, comme dans l’Oklahoma, le curieux spectacle d’une cavalcade endiablée de settlers, pressés de s’assurer des terrains, éperonnant leurs montures pour arriver premiers, s’installant le révolver à la main, au centre du champ hâtivement délimité pour le mieux défendre con-