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le roman d’un rallié

successeurs seront forcés de le prendre pour modèle ; il restera le président-type ». — « Je ne savais pas, dit Vilaret un peu surpris, que vous professiez une si haute estime pour M. Carnot. Sans doute, il a beaucoup de mérite et de dignité. Je me demande, pourtant, si vous n’exagérez pas un petit peu en augurant ainsi de son rang dans l’histoire. Croyez-vous que Casimir-Périer ou Dupuy, ses successeurs éventuels au cas où il ne se représenterait pas, gouverneraient moins bien que lui ? » — « Ils devront en tous cas, répond Étienne, se conformer aux traditions qu’il a établies et, le cas échéant, je leur souhaite d’avoir autant de force morale à dépenser qu’il en a eue, lui, par exemple l’année dernière, pendant le Panama ». — « Enfin, conclut Vilaret, il va à Lyon la semaine prochaine, visiter l’Exposition ; il doit y prononcer un grand discours et ne pourra éluder la question du renouvellement de ses pouvoirs. Nous verrons si vous êtes tombé juste. — Si oui, ajoute-t-il en riant, je penserai que vous avez décidément le flair politique et je me consolerai de m’être trompé sur le compte du