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Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/46

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le roman d’un rallié

nier coup à ces belles résolutions d’antan, il rendit Bancroft et s’en alla.

Sur la terrasse du Capitole, c’était grande fête pour les yeux. Les escaliers de marbre blanc, avec leurs balustres et leurs candélabres de bronze, descendaient symétriquement la colline entre des pentes gazonnées semées de massifs. Le palais étendait à droite et à gauche sa double colonnade et dressait dans le ciel son énorme coupole ; il donnait l’impression de l’harmonie dans la force. Sa façade était baignée d’ombre et sa silhouette se découpait sur le dallage de la terrasse, y formant un vaste tapis bleuâtre. À gauche, par delà les grands arbres qui entourent le Smithsonian Institute, on voyait le cours élargi du Potomac roulant vers la mer ses flots dorés. L’obélisque géant, élevé à la mémoire du « père de la Patrie », détachait sur le ciel ses éblouissantes arêtes ; puis c’était Pensylvania-Avenue avec ses tramways et ses larges trottoirs, unissant le Capitole à la Maison Blanche. À droite, l’horizon était fermé par de grandes ondulations boisées. Les teintes pourpres de l’automne Américain