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le roman d’un rallié

des brochures de polémique principalement et des articles épars dans les journaux du temps — ne figuraient point dans la bibliothèque de Kerarvro ; ses portraits avaient été soigneusement détruits. Un jour pourtant, Étienne avait découvert, dans cette même bibliothèque, une miniature sans cadre glissée derrière d’énormes in-folio et se dissimulant là dans la poussière. Elle représentait un homme au visage long et pâle, le regard brûlant, la bouche tourmentée ; il semblait qu’un feu intérieur le consumât et, en même temps, une certaine résignation était répandue sur ses traits. Étienne avait reconnu aussitôt son grand-oncle ; désireux de mettre la miniature en sûreté, n’osant pourtant, par une sorte de superstitieux effroi, l’emporter dans sa chambre, il l’avait introduite dans un interstice formé par l’angle de deux boiseries vermoulues, dans un recoin obscur ; depuis, il était revenu, à plusieurs reprises, prendre la miniature dans cette cachette et contempler l’étrange figure qui l’attirait.

C’est un 29 octobre, comme il venait d’atteindre