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Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/53

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le roman d’un rallié

personnes, ne s’était pas effacé de sa mémoire à lui. Puni, séance tenante, par la privation de dessert, il alla s’enfermer dans sa chambre ; ce jour-là, la place du maître de maison, que l’enfant occupait à table, demeura vide et une contrainte pénible pesa sur les convives.

Puis vint le collège. Étienne était externe à Stanislas : son précepteur, un ecclésiastique instruit et distingué, mais ennemi né de tout enthousiasme, — l’y conduisait pour les classes et dirigeait ensuite son travail à la maison. L’abbé était un logicien subtil, un raisonneur incorrigible, un de ces disciples de Saint-Anselme qui s’attachent à « prouver l’existence de Dieu » et considèrent qu’y parvenir est le triomphe de la philosophie. Étienne lui était fort attaché mais ne se modelait en rien d’après lui. Cette flamme brûlait près de cette glace sans la fondre et sans y perdre la moindre parcelle de chaleur et de lumière.

La marquise commit, dans l’éducation de son fils, la faute capitale de ne point songer aux plaisirs comme elle songeait aux études. Elle ne