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le roman d’un rallié

jeune, qu’elle est habillée à la mode de 1893 et qu’elle ressemble à s’y méprendre à Mary Herbertson ; et la vision du passé se décolore, s’estompe, s’évanouit tandis que le jeune homme demeure face à face avec la réalité rose de demain ; car, en ce moment, il ne doute pas de son bonheur et n’y entrevoit aucun obstacle. Il songe que « les convenances seront satisfaites » comme on dit à Paris. La religion même ne sera pas une objection. Mary, qui descend par sa mère des premiers colons du Maryland, est catholique comme eux. Sans doute, son catholicisme est bien différent de celui de la marquise ; leurs bonnes œuvres pourront néanmoins s’associer. Et puis, quand les lèvres prononcent les mêmes paroles, qu’importe le sens différent qu’y attache l’esprit ? Mary d’ailleurs serait à la hauteur de toutes les difficultés. Dans la pieuse Bretagne, elle saura demeurer elle-même sans choquer personne ; à Paris, où sa grâce et sa beauté feront sensation, elle accueillera les hommages sans en être déconcertée ni troublée…

L’arrêt brusque du tramway met un point final