Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
le roman d’un rallié

dame de compagnie et, d’un sourire, a pris congé. Sorti des rues, le tramway, tout à coup, débouche dans la campagne et file en pleins champs au milieu des herbes. Étienne suit des yeux le petit cortège historique qui s’avance dans la même direction. Le général vient en tête, à cheval, avec ses officiers derrière lui, le front un peu soucieux parce qu’il songe aux allures étranges, aux prétentions insoutenables de ce Genêt, le nouveau ministre que la Convention de Paris lui envoie et avec lequel il sera décidément bien difficile de s’entendre… Le carrosse est très secoué par les pierres roulantes et tombe sans cesse d’une ornière dans l’autre ; il est tendu d’une étoffe claire à fleurettes et, sur les coussins, s’entassent mille petits paquets soigneusement étiquetés. Alexandria n’offre guère de ressources et, en maîtresse de maison prudente, Mme  Washington songe qu’elle aura sans doute du monde à recevoir pendant sa villégiature. Une inquiétude lui vient même à ce sujet et elle se penche vers sa dame de compagnie pour la lui communiquer… Mais alors, Étienne s’aperçoit que celle-ci est très