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projets et espérances

tice de Prusse : voilà pourquoi on l’a accepté avec faveur.

Conséquence première, c’est qu’il n’y a pas de maîtres d’étude mais aussi les professeurs ne se regardent pas comme des fonctionnaires ; ils se sentent associés dans une œuvre commune et libre ; ils discutent entre eux et avec les directeurs tous les détails de l’organisation ; c’est un échange journalier et amical de renseignements et d’idées. La même liberté d’allures règne dans leurs rapports avec les enfants. Aux plus jeunes on demande l’obéissance sans aucune explication. Aux grands, pour tout ce qui sort de la règle établie, on donne de préférence des conseils, tâchant de les amener à faire d’eux-mêmes ce qui convient. À mesure qu’ils avancent en âge et en raison, l’effort devient plus personnel. Dans les classes de troisième et de seconde surtout, la direction du professeur, sans cesser de s’exercer sur leur manière de travailler, s’efface discrètement pour les abandonner de plus en plus à leur propre initiative. « Nous ne supposons jamais la mauvaise foi, dit M. Braeunig, sous-directeur de l’école, dans un discours de fin d’année, nous croyons même qu’un enfant ment rarement s’il est traité avec justice et bonté ; qu’un jeune homme ment plus rarement encore lorsqu’il sait qu’on le croit sur parole. Mais ce sont là autant de raisons pour être très sévère et ferme