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Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/104

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projets et espérances

Il faut pardonner à ces mères : elles ne peuvent se résoudre à voir à leurs grands fils des membres trop longs dans des vêtements trop courts, des attitudes un peu gauches et des manières un peu rudes. Mais pour nous qui veillons aux intelligences et les voyons déborder hors de leurs enveloppes trop grêles, qui voyons la sève monter et pressentons l’épanouissement harmonieux et complet des facultés viriles ; pour nous, croyez-le bien, ce n’est pas là l’âge ingrat, c’est l’âge des promesses. Nous en acceptons tout, les enthousiasmes que nous essayons de diriger, les scepticismes que nous combattons par de bienveillantes railleries, les défaillances que nous soutenons, les révoltes même que nous réprimons sans faiblesse, mais qui nous fournissent parfois l’occasion de toucher les cœurs et d’atteindre les consciences. » On ne peut exprimer avec plus de délicatesse des sentiments plus vrais.

J’en reviens — après cette digression — aux demi-pensionnaires et à leur avenir : la demi-pension, bien accueillie par l’opinion, a fait des progrès rapides ; on s’est rendu compte des avantages de ce procédé mixte susceptible de combiner heureusement la tâche des parents avec celle des instituteurs ; mais en la pratiquant on s’est aperçu aussi de certaines lacunes, de certains dangers même dont on a peut-être exagéré l’importance, qui n’en