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l’aviron

nesse un sculler distingué. Dans tous ces pays, les étudiants semblent avoir pris une grande part au mouvement ; les années 1879, 1880, 1881 ont vu les universités de Delft et de Leyde se porter un défi à l’instar d’Oxford et de Cambridge ; on canote dans les grands centres universitaires germaniques et aussi à Upsal ; à Louvain au contraire, il y a eu insuccès, et les jeunes gens ont préféré le café et les bocks de bière à l’aviron ; je crois qu’à Liège il en est autrement.

L’Angleterre a cela de particulier qu’à côté des amateurs, elle a la corporation des Watermen ; le waterman est un marin d’eau douce par opposition au sailor ; nul ne peut diriger une embarcation de louage, un chaland ou même un paquebot omnibus entre Teddington et Gravesend, s’il n’appartient à la corporation ; ces deux localités sont situées l’une au-dessus, l’autre au-dessous de Londres. L’apprentissage est de cinq années, pendant lesquelles le postulant est au service d’un waterman ou de sa veuve ; au bout de ce temps et s’il a atteint ses dix-neuf ans, il obtient une patente moyennant la somme de 100 francs. Plusieurs courses sont réservées aux watermen, entre autres le fameux « Doggett’s Coat and Badge », fondé en 1715 par M. Thomas Doggett pour les jeunes watermen sortant d’apprentissage ; le premier gagne l’uniforme et la plaque de la corporation ; on a les noms des