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projets et espérances

rait-on pas instituer des métiers d’agrément et pour vous, fils des classes aisées, n’y aurait-il pas grande utilité à joindre à l’éducation des yeux l’éducation des doigts ? » À cette question la réponse ne saurait être qu’affirmative : il faut fonder des ateliers et se garder de les imposer ; laissez les enfants libres de s’y rendre ; beaucoup s’y rendront, surtout dans la mauvaise saison, et s’en trouveront bien.

« Puisque nous prenons aux ouvriers quelque chose de leur métier pour mettre dans les collèges, ne prendrons nous pas aux collégiens quelque chose de leurs plaisirs pour le donner aux enfants des ouvriers ? Oh oui, certes ! et je serais bien aise de voir se lever un champion de cette idée pour la prendre à cœur, s’y dévouer et la mettre à exécution. — Dans certaines écoles congréganistes, on a parfois établi des fourneaux, des petites sociétés de Saint-Vincent de Paul, des visites chez les pauvres ; j’ai vu de près le fonctionnement de ces charitables institutions et je crois qu’elles manquent leur but… Que les grandes personnes s’occupent de secourir les malheureux, de leur porter du pain et de leur dire ces paroles qui guérissent et qu’une longue expérience de la misère peut seule inspirer, et qu’on laisse aux enfants le soin des enfants ; qu’on apprenne aux petits riches à faire jouer les petits pauvres, à les amuser, à les dis-