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au loin !

simplement parce que l’air de la montagne et les saines fatigues des ascensions sont des plus profitables. Toutefois, il ne faut pas s’y tromper, cela ne constitue pas un voyage, mais un exercice, un sport et, quant aux lointaines tournées qu’entreprennent les dominicains, je ne puis m’empêcher de trouver que l’argent dépensé de la sorte l’eût été plus utilement quelques années plus tard et d’une manière individuelle ; que les enfants circulent, c’est fort bien ; que les jeunes gens voyagent, c’est encore mieux. Aux enfants donnez le mouvement, le changement d’air, la distraction d’un paysage nouveau et l’occasion de marches salutaires ; réservez aux jeunes gens les vrais départs, les absences sérieuses, les expéditions lointaines et prenez soin qu’elles se fassent dans les conditions les plus favorables au perfectionnement que vous êtes en droit d’en attendre, c’est-à-dire avec la triple garantie de la liberté, de la solitude et de la virilité naissante.

Faut-il terminer ce chapitre consacré aux bienfaits de la résidence et du voyage à l’étranger en protestant contre l’éducation étrangère ?… Oh oui ! certes ; je ne veux pas parler de quelques mois, voire de deux années passées dans un collège allemand ou anglais, mais de ces éducations faites presque entièrement hors du pays natal ; nous ne sommes pas coutumiers du fait, il est vrai ; mais