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le choix des carrières

pari les y attirent seuls. Or l’éducation anglaise est destructive de la pose : l’est-elle également du pari ? — Il est évident qu’elle ne l’est pas ; on peut parier sur des bateaux, sur des vélocipèdes, sur des joueurs aussi bien que sur des chevaux, et nos voisins ne s’en font pas faute ; mais il y a un moyen dans nos écoles d’obvier à cet inconvénient. Les autorités ne peuvent pas grand’chose pour arrêter le pari lui-même ; les parents peuvent lui enlever sa gravité en serrant les cordons de la bourse ; il sera bien rare que des élèves aient assez l’amour du jeu pour se procurer de l’argent en l’empruntant L’escrime d’ailleurs est là pour montrer qu’il n’est pas impossible de tenir un sport absolument en dehors de tout pari ; dans nos innombrables salles d’armes, je ne sache pas que jamais on ait escompté l’habileté des tireurs.

Les courses ont ceci de particulier qu’il y a beaucoup de spectateurs autour d’un petit nombre d’acteurs ; de là l’anomalie du titre de sportsman donné aux gens qui se contentent d’assister à chaque réunion avec une lorgnette dans un étui et un petit paletot trop court ; quel rapport peut-il y avoir entre le sport entendu de cette façon et celui auquel nous donnons un rôle prépondérant dans l’éducation ?… Le chic n’existe pas dans les écoles anglaises et même on y considère comme bien peu de chose un titre de lord qui n’est pas appuyé sur une respec-